Roselyne Rosso-Bruno

Période surréaliste ou imaginaire (1971-1978)

"There are things that are known and things that are unknown ; in between are doors" - "Il est des choses que l'on connaît et d'autres que l'on ne connaît pas ; entre les deux, il y a des portes"William Blake

La révolution des années 70

La force de l'ageEn 1972, dans les œuvres telles que "L'anticonformisme menacé", "La force de l'âge" ou encore "L'esprit de liberté", c'est dans une osmose d'idée, d'indépendance et de talent que la force de l'artiste s'exprime sans ambages. Influencée par les courants de son temps, certaines toiles comme "A cœur joie", glisseront habilement vers le Pop'Art. Là, le graphisme est simplifié, privilégiant les aplats de couleurs. Elle s'attaque alors aux grands mythes.

 

"Comme des images que l'on crée parfois les yeux ouverts…"

par Daniel Planells (1973)

"… c'est avec joie que nous avons applaudi une nouvelle maîtrise, un talent juste et particulièrement déterminé historiquement. Madame Bruno est, soyons-en sûrs un peintre intellectuel (au meilleur sens du terme) sensuel et surtout personnel. […] fidèle à "son" art, à son expression et à sa quête, cela ne l'empêche pas cependant d'évoluer dans un sens de progrès et de remise en cause de l'acquis obtenu. Ainsi, l'aplat de couleur se fait d'exposition en exposition plus incisif, comme en témoigne "Illusion" ou "L'épitaphe". […]

Le cerne noir dont on a autrefois longuement parlé, disparaît peu ou plutôt se transforme. Ainsi, dans "Illusion", c'est un doigt blanc qui remplace le cerne noir, mais le but est le même : délimiter au moyen de la coulure (là, le doigt sert de rupture entre une main bleue et le fond couleur de soleil). Le cerne fait partie du rêve et "Illusion" paraît grandi et magnifié comme des images que l'on crée parfois les yeux ouverts, images conscientes de leur présupposé.

L'épitapheDans les années 75, elle peindra sur de grandes toiles et jouera alors avec les idées révolutionnaires et avant-gardistes de ce temps : ce sont ces années où l'on dénonce la violence de la condamnation à mort par chaise électrique via l'exécution de Sacco et Vanzetti, de la guerre au Vietnam ou encore d'idées conservatrices. Ses toiles exprimeront toutes ces voies nouvelles qui feront évoluer les mentalités de la société.

Peu à peu, sa peinture s'épure, tout d'abord dans la forme, puis dans les couleurs. Sa peinture est nette, sans fondus, les couleurs sont franches… pour dénoncer la violence, elle gagne en violence, elle affirme, elle montre, à la manière des photos de reportages qui paraissent à cette période de notre histoire. Et c'est un signe, avant-gardiste dans l'âme, ses images qu'elle livre au regard encore neuf du public sont le fruit de la réalité mêlée à son imaginaire…

"Le monde est pris entre les traits de femmes et d'animaux étranges et terrifiants. […] les repères que l'on croît discerner s'effacent, disparaissent, dès que l'on veut les fixer et s'en servir. Le figuratif, oui, Roselyne Bruno y tient […] mais il ne faut pas s'y tromper, ce figuratif-là n'en est un presque par analogie par rapport aux nombreuses œuvres que l'on recouvre de ce terme…" analyse la critique. Elle choque les conformistes et enchante les avertis ! Le pari est gagné !

"Ses toiles présentent un côté victime et un côté agressif qui font de son univers un obsédant mystère, un monde d'outre-temps" Martine Leiner, journaliste

Domaine du ventNéanmoins, si les critiques la rapprochent du courant Surréaliste, thème d'une exposition de groupe dont elle fera partie, Roselyne Bruno reste avant tout un peintre "imaginaire" (elle sera un des membres du groupe des "peintres de l'imaginaire" d'Aix) et "symboliste". Sa démarche est, en effet, de créer un univers personnel, insolite qui reflète ses états d'âme marqués par la violence de ses idées, de ses angoisses, de ses joies souvent teintées de nostalgie et de rêves. A l'aide d'images symboles, elle utilise un langage pictural plein de sens qu'elle puise dans des légendes, des poèmes, mais aussi des anecdotes empruntées à la vie. Car son art est avant tout une manière de raconter sa vie.

"La porte étant ainsi ouverte, son inconnu nous submerge. Cet univers de feintes et de quêtes, cet atroce cri de désespoir, Roselyne Bruno les reprend à son compte ; au lieu du poème, elle utilise la toile et les couleurs, mais le résultat est le même, il nous fait vaciller." Daniel Planells

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Voix rescapées du naufrage

Voix rescapées du naufrage

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