Roselyne Rosso-Bruno

Période Cathare (1974-1980)

Fortement marquée dans les années 1975 par l'épopée Cathare, les grandes légendes qui s'y rapportent ainsi que les citadelles vont imprégner ses toiles… là encore les symboles seront pour elle de superbes supports pour raconter sa vie, mêlant les épreuves aux joies, à la nostalgie et à l'amour. On peut citer la légende de "Pieds d'or", "L'ange fileur d'eucharistie, S'afflige tout le long du vent".

Ses séjours dans l'Ariège et dans l'Aude marqueront fortement son œuvre sur fond d'histoire tragique : Montségur, Peyrepertuse, Puivert, Mauvaisin, toutes les citadelles se mettent à nu et dévoilent leur riche passé son coup de pinceau, qui à terme s'adoucit…
Dans "La Nostalgie de Dieu", elle évoque l'holocauste de Peyrepertuse : "de pauvres mains traquées s'échappent de terre, culture opprimée de notre peuple que des plongeurs font émerger des abysses de la mendicité (réhabilitation de l'histoire)."

"Féroce comme les hommes" représente la cour extérieure de Montségur où un guitariste, tel un troubadour, est prisonnier d'une mâchoire de requin lui-même capturé, symbolisant l'oppression d'une culture aujourd'hui disparue.

Contes et légendes en aquarelles (Exposition à La Tâche en 1978)

"Les métamorphoses de Roselyne Bruno" par Charles Bremond
"[…] sans trahir sa thématique, l'aquarelle lui permet un meilleur passage de son message qui a perdu un côté agressif et s'est adouci sans s'affaiblir grâce à une réelle cohérence de sensibilité. La démarche de l'artiste, en effet, est la recréation d'un univers qui reflète les inquiétudes de ses états d'âme : c'est un véritable langage magique, codés par des images symboles qui sont puisés dans des légendes et des poèmes.

Comme d'autres savent choisir le paysage qui se compose, Bruno sait choisir le vers qui s'illustre aux meilleurs sources de la poésie fantastique : Lafforgue et Malrieu entre autres.

Son inspiration vole sur un triptyque : les corps, les bois, les ruines, qu'elle sait mettre en parfaits accords décrits et colorés. Dans une grande diversité ; l'insolite est parfois pétrifié, ailleurs échevelé, le rêve est plein de réminiscences ou quelque peu faunesque.

Ainsi, dans l'illustration de ces vers de Lafforgue :
"Ils m'ont brûlée et depuis vagabonde
Au fond des bois frais j'implore le monde.
Je vais guérir, voyez la cicatrice."

Typique de son intention, Métempsychose" ou le bûcher d'Esclarmonde dont l'âme se transforme en Colombe. De même "Nuits blanches" : femme pétrifiant une fontaine. […]

Il n'est pas jusqu'aux ruines de Pompeï qui sont "créatrices d'un songe". Une séduisante note de G. Neveu : "La robe"… qu'on laisse tomber la nuit dans la forêt revient seule au village.

De la poésie pure sur des vers de Malrieu :
"Les nuits ont besoin de remords
Là, croît le cresson bleu.
Une source sort du rêve."
Cela est rendu par un dessin d'une grande liberté d'écriture et une harmonisation soutenue à base de bleus profonds et de carmins violets avec une place à la lumière jaillissante."


Période expressionniste et fauve | Période lyrique fantastique | Période surréaliste ou imaginaire | Période Cathare | Période symboliste

Le titre du tableau

Le chevalier cathare

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